Résumé : "Les auteurs s'efforcent de relater l'expérience des soignants ayant vécu un projet d'introduction d'un animal dans un service accueillant des personnes réputées "démentes" à des stades très évolués de la maladie. Le travail des soignants y est très éprouvant, le contact quotidien avec l'état de vieillesse, la maladie, la mort les contraignant à élaborer des défenses pour « tenir» et continuer à œuvrer au service des patients. C'est dire que la présence d'un chien méritait de voir ses conséquences analysées aussi bien au niveau des malades qu'à celui de l'équipe soignante. Elle s'avéra apaisante pour les deux et stimulante pour cette dernière, qui découvrait une autre médiation possible avec des gens très en souffrance. L'expérience telle l'ont que vécue les soignants est longuement rapportée. Des difficultés pour exprimer ce qui était vraiment ressenti, de nombreuses interrogations et, parfois, des doutes font partie de cette expérience. Le chien, peu à peu, fut considéré comme un membre à part entière de l'équipe soignante. Lorsque l'expérience, prévue pour quatre ans, arriva à son terme, un grand vide fut ressenti, de la part de ceux des patients qui s'étaient fortement attachés au chien, mais aussi de la part des soignants, qui venaient de perdre à la fois un compagnon et un "collègue"."